En dix ans, EuroCaution a su se faire une place en tant que courtier en assurances et réassurances spécialisé dans la souscription des cautions, crédits et pertes financières diverses. Pour cette année anniversaire, la société a décidé de donner un nouveau souffle à ses services de courtage en cautionnement et de développer ses produits à destination des petites et moyennes entreprises. Alessandro Rizzo, CEO, et Cédric Doppagne, CCO, nous en disent plus.
En quoi consiste le courtage en caution chez EuroCaution?
AR: EuroCaution, c’est trois pôles de métier. Nous avons d’abord nos propres produits de garanties financières d’assurance, puis les services de courtage en réassurance à destination des compagnies elles-mêmes, et pour finir le courtage en assurance pour les entreprises. Dans ce dernier domaine, notre mission consiste à analyser les besoins du demandeur, à comprendre la totalité des garanties qui lui sont nécessaires à court, moyen et long termes, et à négocier auprès d’un nombre suffisant d’assureurs la mise en place d’un contrat-cadre, c’est-à-dire d’une série de lignes de cautionnements qu’il peut utiliser en fonction des besoins.
Quels objectifs vous êtes-vous fixés dans ce domaine?
CD: Nous sommes très connus par nos clients en Belgique et au Luxembourg pour nos services de garanties financières d’achèvement, de garanties infrastructures, etc. La partie courtage à proprement parler, spécialisée dans les risques souscrits pour le secteur de la construction et de la promotion immobilière, représente un domaine d’activité peut-être moins connu, mais en pleine expansion. Les demandes des sociétés grandissent de jour en jour. Celles-ci sont à la recherche de garanties de bonne fin, de restitution d’acompte, et parfois même de type environnemental. Toutes ces possibilités permettent aux entreprises, d’une part, de ne pas faire appel à leur banque et de ne pas encombrer leur ligne de crédits traditionnels et, d’autre part, d’éviter de bloquer ou de monopoliser de l’argent. En effet, si la société doit réserver 5 ou 10% d’un montant lié à un chantier, c’est de l’argent avec lequel elle ne fait rien. Par contre, si un assureur se porte garant de ce type d’exécution à sa place, elle pourra exploiter ses moyens financiers de manière bien plus efficace. Tout ceci fait partie de notre métier et l’idée est de continuer à le développer pour toucher les sociétés qui ont de grosses capacités d’investissement, comme celles qui disposent de moyens plus modestes.
« Notre démarche consiste véritablement à simplifier la vie des clients »
AR: Actuellement, que ce soit chez nous ou ailleurs, le service courtage est limité à une clientèle qui a un chiffre d’affaires important puisque les assureurs demandent des engagements minimaux d’utilisation des lignes annuelles. L’avantage de travailler avec un acteur comme EuroCaution, c’est que, d’un côté, lorsque nous constatons qu’il manque un produit dans la gamme des petits et moyens cautionnements, nous le créons. D’un autre côté, nous pouvons véritablement conseiller les grands groupes, qui ont besoin de garanties bien plus conséquentes, dans leur recherche d’une solution globalisée.
La digitalisation de vos services nourrit-elle ce secteur d’activités?
AR: Tout à fait. Le point fort d’EuroCaution réside dans sa plateforme numérique qui permet aux clients de n’avoir qu’un seul point d’entrée pour tous les types de produits qu’ils recherchent. Ils ne doivent plus se renseigner auprès des différentes compagnies qui existent et leur demander l’émission de la garantie. Ils peuvent désormais se connecter à notre plateforme, découvrir toutes les possibilités qui s’offrent à eux, et souscrire directement ce qu’ils désirent de manière simple via un seul outil.
CD: Notre démarche consiste véritablement à simplifier la vie des clients. Nous ne pratiquons pas le «stand alone», c’est-à-dire travailler pour trouver une seule garantie pour un demandeur. Notre plus-value repose sur le fait que nous avons une discussion avec notre client, nous voulons connaître ses besoins et nous échangeons ensuite avec les assureurs pour que le demandeur ait en permanence une tarification et un contrat de ligne de caution ou de garantie qui soient en phase avec ses exigences et besoins.
Quels sont les défis qui subsistent pour le perfectionnement de votre plateforme?
CD: Si celle-ci est déjà opérationnelle pour les grandes entreprises, nous avons beaucoup de plus petits clients qui se retrouvent sans solution spécifique, hormis celles de la banque. Cette dernière est loin de l’ignorer et, de ce fait, les demandes des clients ont parfois un coût important qui peut, dans certains cas, impacter leurs capacités de financement classique.
Aujourd’hui, quelqu’un qui a besoin d’une garantie de 50.000, 100.000, voire 200.000 euros ne peut trouver d’aide s’il n’atteint pas plusieurs millions d’euros de chiffre d’affaires par an… à part de sa banque. Nous élaborons donc un modèle qui puisse apporter les solutions dont il a besoin. Nous développons un outil de manière digitale en l’intégrant à notre plateforme existante afin de simplifier les démarches et ainsi de réduire les délais de réponse.
AR: Le grand défi pour le développement de la plateforme s’incarne dans l’«on boarding» digital du client qui permet aux entreprises de bénéficier de nos produits avec le moins d’interfaçage humain possible. Il est important de comprendre que si demain nous recevons une demande pour une garantie de 50.000 euros, nous ne pouvons pas faire toute une série de processus manuellement car ceux-ci sont bien trop chronophages. Il est indispensable de diminuer les temps d’attentes par la limitation des interventions humaines en automatisant numériquement certaines démarches. Ceci représente la dernière étape de notre projet et elle est déjà bien avancée puisqu’il nous reste à procéder à la phase de tests sur la plateforme. Il est clair que le produit de courtage en cautionnements pour les PME sera lancé pour la fin de l’année.
Interview par Pauline Paquet – LG Magazine Avril 2022